Le Goa (3813 km2, 1,2 million d’hab.) n’est pas un État, mais un territoire fédéral. Capitale: Panaji (autrefois, Panjim). La région de Goa et les minuscules enclaves de Daman (au nord de Bombay) de de Diu (Gujarat) furent portugaises jusqu’à ce que l’armée indienne les libère en 1961.

Même si le petit paradis tropical qu’est devenu Goa depuis ce temps s’imprègne de plus en plus du caractère indien, l’on ne peut vraiment pas s’y sentir en Inde! Les femmes aux habits multicolores, les hommes aux moustaches noires et les cabanes paysannes portugaises, les nombreuses maisons agrémentées de vérandas couvertes, et surtout toutes les petites églises blanches, témoignent clairement de l’héritage légué par les Portugais après 451 ans de colonialisme.

Le touriste trouvera du plaisir à goûter une nourriture plus variée et plus riche que dans le reste de l’Inde, des hôtels propres, de la musique portugo-brésilienne et de magnifiques plages de cocotiers. Mais si vous voulez connaitre l’Inde « authentique « , prenez un taxi, le train ou le bus et rendez-vous à Bijapur, Badami ou Hampi, ou réservez un vol pur Bangalore ou Cochin.

Panaji

 

Depuis l’abandon de l’ancienne ville de Goa en 1760, Panjim est devenue la capitale de la région de Goa. A l’époque déjà, elle était la résidence des gouverneurs des sultans de Bijâpur, sous la compétence desquels tombait Goa avant sa conquête par les Portugais. L’ancien palais du sultan, qui est aujourd’hui fermé au public, abrite l’administration du territoire fédéral de Goa. Ce dernier, contrairement aux États fédéraux, est directement soumis à l’autorité centrale du gouvernement à Delhi.

La ville de Panaji ne présente pas de grand intérêt touristique. Elle n’est ni typiquement indienne, ni visiblement portugaise, bien que les belles promenades sur le fleuve

Mandovi, qui prennent peu à peu de l’importance avec les déballages des marchands ambulants, et l’ancienne plaça avec son église (Imaculata Concepcion) qui surplombe la ville, rappellent très nettement la puissance coloniale européenne.

Depuis la terrasse de l’église, vous aurez une vue sur la ville basse et la colline ou se dresse le palais de l’archevêque et ou vivent les notables. Redescendez les escaliers et promenez-vous sur la verdoyante grand-place, ou de nombreuses boutiques vendent les noix de cajou produites dans la région, puis empruntez la promenade le long du fleuve dans le sens du courant; vous arriverez au marché, juste derrière l’embarcadère. TI est installé dans une petite rue étroite et étale une immense profusion de fruits tropicaux.

Old Goa

En suivant le Mandovi pendant 10 km vers l’intérieur du pays à la sortie de Panaji, on peut apercevoir, à travers les cimes des cocotiers, quelques hautes tours et d’impressionnantes façades d’églises qui témoignent de la splendeur passée de la capitale portugaise. Sa richesse attira tant de monde que la surpopulation, les mauvaises conditions d’hygiène et le danger d’épidémies qui en résulta, entraînèrent son abandon vers l760.

Curiosités

Eglise à Goa

La basilique de Born Jésus se dresse du côté droit de la route en venant de Panaji. Cette église, érigée en 1954 par les Jésuites, séduit par sa belle façade de la Renaissance et par l’autel ou sont merveilleusement sculptées et dorées des images de Jésus (Born Jésus) et de saint Ignace de Loyola. Dans la première chapelle latérale droite est exposé un cercueil d’argent renfermant la dépouille de saint François Xavier, qui christianisa une grande partie de l’Asie occidentale et termina ses jours à Goa.

L’église San Francisco conserve encore dans le chœur et à l’entrée, des vestiges de l’ancien bâtiment maure gothique construit en 1527.

L’autel principal, la chaire sculptée et les ornementations de fleurs peintes sur les murs valent un coup d’œil.

Le musée archéologique se trouve dans les murs peu éloignés de l’ancien couvent franciscain. Vous y verrez des peintures des monastères et des sculptures d’anciens temples hindouistes.

La cathédrale passe pour la plus grande église chrétienne de l’Asie.

On dit qu’elle fut érigée à l’endroit même où le navigateur portugais, Alphonso de Albuquerque, débarqua en 1510. L’autel principal et plusieurs des autels secondaires sont faits de bois sculpté doré à l’or.

Le Gateway of  India, sur la berge du fleuve près de la cathédrale, n’est plus aujourd’hui qu’une ruine sans intérêt. Autrefois, les vice-rois portugais débarquaient dans le pays par cette porte.

L’église de San Cajetano, accolée à un grand cloître, est paraît-il construite sur l’emplacement du temple hindouiste de la période précoloniale le plus important de toute la région. Le couvent était le siège des moines Théatins qui christianisèrent l’Inde.

Calangute

Goa plage pecheur

Tous les vendeurs de souvenirs de Goa semblent s’être donné rendez-vous entre les baraques en bois de cet ancien village de pêcheurs.
La longue plage (7 km) de sable fin, à l’ombre des cocotiers, attire beaucoup de touristes. A l’extrémité sud s’élève le luxueux hôtel Ford
Aguada. De là, il est possible d’escalader la colline d’où l’on assurait jadis l’entrée du port vers Old Goa.
Vous serez récompensé de votre peine par une vue splendide sur le Mandovi et sur Panaji.

Margao

La deuxième ville la plus importante de la région ne présente en soi aucun intérêt touristique. Mais à 5 km à l’ouest, s’étend l’une des plus belles plages du Goa: Colvabeach.

Un marché haut en couleur se tient le vendredi dans la petite ville de Mapuca à 15 km au nord de Panaji. Profitez de l’excursion pour faire un crochet jusqu’aux magnifiques plages de Calangut.e ou de Vegator et une visite aux chutes d’Aravalem à 28 km de Mapuca.

Goa marché

Les temples de Ponda

L’excursion la plus intéressante du Goa est sans aucun doute celle qui vous conduira, après Old Goa (10 km de Panaji), jusqu’aux temples hindouistes situés tout autour de la ville de Ponda (28 km). Dans la ville même, subsiste encore une mosquée, qui a subi, comme d’ailleurs tous les temples de l’intérieur du pays, la rage destructrice des Portugais contre tout ce qui était paÏen.

Sri-Mangesh C’est le temple le plus beau entre Old Goa et Ponda. A l’instar des autres sanctuaires hindouistes de cette région, il a été transféré de la côte vers l’arrière-pays après le début de l’occupation portugaise.

Ces temples furent érigés après le XVIe siècle et présentent de ce fait des caractéristiques de style très nettement européennes, à l’inverse des autres temples hindouistes.

Le temple comprend l’étang sacré, une tour de six étages, l’hébergement des pèlerins et des prêtres et le temple lui-même, où des pèlerins pieux adorent Siva, le «Maître des montagnes» (Mangesha), à presque toute heure du jour.

Sri-Mahalsa-Devi Ce temple, le suivant sur la route de Ponda, est dédié à Vishnu.

Sri-Shanta-Durga Une route descend sur la droite du rond-point situé avant Ponda vers le temple Sri-Shanta-Durga, ou vous assisterez avec une quasi certitude à une cérémonie religieuse des plus pittoresques. La légende veut que la déesse Shanta-Durga, très populaire, ait arbitré une terrible querelle entre Vishnu et Siva; elle est donc vénérée comme déesse de la paix.

Après Ponda, il est possible de poursuivre vers Molem (52 km de Panaji), petit village au pied de la montagne. Une route escarpée grimpe jusqu’à 600 m d’altitude, mais elle vous offrira pendant toute l’ascension de merveilleux points de vue sur les forêts de bambous.

Hampi (320 km) Panaji-Hubli-Gadag, 219 km ; Gadag Hampi, 101 km ; Gadag.Badami, 75 km ; Badami. Aihole- Bijâpur, 158 km.

Le périple vers l’intérieur du pays vous permettra non seulement d’admirer de nombreux paysages différents, mais aussi de visiter l’un des sites archéologiques les plus intéressants d’Inde (cf. p. 82). Pour cela, il vous faudra cependant passer au moins une nuit à Hospet (13 km d’Hampi). Au retour, vous pouvez visiter Badami , où l’évolution de l’architecture hindouiste transparaît à travers toute une série de temples.

Si vous pouvez rester deux jours de plus, rendez-vous à Bijapur, où l’art architectural musulman s’exprime de façon grandiose.